De Doc' à Austin Rivers

De Doc' à Austin Rivers



Toutes les belles histoires débutent par il était une fois, mais attendons un peu avant de reprendre cette célèbre formule capable d'extasier les petits comme les grands.
Chicago devrait être par ailleurs jumelé avec New Orleans puisqu'en plus de nous avoir "conçu" le choix numéro 1 de cette draft Anthony Davis, on se rappelle que Glenn Anton "Doc" Rivers est né dans la troisième plus grande ville des Etats Unis, qui est encore surnommé Windy City. Désormais âgé de plus de 50 ans, le Doc a tout de même évité des évènements tragique comme l'émeute de 1919 après la réélection de William Hale Thompson ou encore l'époque des gangs et de la prohibition qui a sévit pendant près de 30 ans.

Toute cette histoire ne nous apprend pas néanmoins qui était Doc Rivers pour ce qui est du basketball. Le Doc n'est pas le premier basketteur de la famille, puisque son oncle Jim Brewer (lui aussi né dans l'Illinois mais à Mayhood) fut joueur de NBA. Il fut néanmoins une légère déception dans le monde de la balle orange :
Drafté en 2ème position par les Cavaliers de Cleveland derrière l'actuel Coach de Philadelphie Doug Collins et bien avant Kermitt Washington (numéro 5). A l'époque les fans des Cavs scandent : Two for the brew !".
Une carrière NBA avec un peu plus de 5 points de moyenne et un titre de champion avec les Lakers en 1982. Jim Brewer a également été connu pour avoir été le coéquipier de Dave Winfield quand il était à l'université de Proviso East. Mais la "légende" Brewer s'exporte également outre atlantique, puisqu'il gagne avec Jollycolombani Cantu l'Euroligue à deux reprises (82 et 83), ainsi que la coupe intercontinental au côté de joueurs comme Pierluigi Marzorati, Antonello Riva.



Glen n'était qu'un gosse quand son oncle gagnait la médaille d'argent avec la sélection américaine en 1972. Agé de 12 ans au moment des faits, l'actuel coach des Celtics n'avait d'yeux que pour le basket. Après tout comment pouvait-il en être autrement ? Evoluant dans la très bonne université de Marquette qui avait sorti précédemment des joueurs tels que George Thompson (1970), Jim Chones (1973), ou encore Maurice Lucas (1975). On ne sait pas si le Doc a chanté l'hymne de l'université qui débute par "Hail alma mater, we three do call" à tue tête mais il fera bien parti de l'équipe de Marquette pendant 3 ans avec une moyenne de 13.9 points, 3.3 rebonds et 4.6 passes décisives.

Avant la fin de son cursus Doc Rivers disputera le championnat du monde avec la sélection américaine, un peu comme l'avait fait son oncle avant lui. Comme si le destin était écrit d'avance Glenn fera comme son oncle, médaillé d'argent avec une défaite face à l'URSS d'un petit point (95/94). Pourtant les Etats Unis d'Amérique l'avaient emporté face à l'URSS en phase de poule 99/93.
Pour l'anecdote la finale s'est joué en Colombie le 28 Juillet, 28 ? Un chiffre qui nous semble bien familier non ? Rivers sera nommé MVP de la compétition avec en moyenne 17 points, 4 passes décisives, 1.4 interceptions et 1.3 rebonds par match.

Grâce à des stats solides avec Marquette, le natif de Chicago sera pris à la draft au deuxième tour (31ème position) par les Hawks d'Atlanta. Il disputera son premier match officiel avec Atlanta le 28 Octobre 1983.
10 points pour Doc avec un 3/8 aux tirs et 4/4 aux lancers francs. Malgré une première performance convaincante pour un rookie du deuxième tour, son équipe emmené par un Wilkins convainquant perdra la rencontre face aux Nets de près de 20 points.

Pour la première fois lors de la saison 1986/87 il jouera la totalité des matchs (82 titularisations), en restant plus de 31 minutes sur le terrain à chaque rencontre. Double double de moyenne sur la saison (14.3 points et 10 passes), son premier en carrière, ce sera le seul par ailleurs.
C'est de loin la meilleur saison du Doc pour les Hawks. Son maillot avec ce numéro 25 devient de plus en plus reconnu. Assez paradoxal lorsque l'on se rappelle de la saison en 1985/86, lorsqu'il nous a sorti un jolie 0/16 à trois points, et en trainant avec lui une blessure qui l'a empêché de disputer pas mal de match.



L'année de la consécration personnel arrivera en 1987/88 puisque ce dernier sera sélectionné pour le match des étoiles. Match durant lequel il jouera au côté de Moses Malone (Washington Bullets), Larry Bird (Boston Celtics), Michael Jordan (Chicago Bulls), Charles Barkley (Philadelphia Sixers), Kevin Mchale (Boston Celtics), Isiah Thomas (Detroit Pistons), Dominique Wilkins (Coéquipier à Atlanta Hawks), Patrick Ewing (New York Knicks) Brad Daugherty (Cleveland Cavaliers), Maurice Cheeks (Philadelphia Sixers) et Danny Ainge (Boston Celtics). Face à lui ? On retrouve des tueurs à gage avec Magic Johnson, Kareem Abdul Jabbar, Karl Malone, Alvin Robertson, Clyde Drexler, Mark Aguirre.
Le MVP est décerné à sa majesté Michael Jordan en toute logique avec 40 points lors de ce all star game, mais Glenn Rivers s'en sort honorablement puisqu'en 16 minutes il compilera 9 points, 6 passes et 3 rebonds.

Agé de 30 ans en 1991 il réussit une bien belle saison avec plus de 15 points, une première pour lui. Malgré une belle feuille statistique les Hawks décident d'envoyer le Doc' du côté de la Californie (Los Angeles Clippers) pour un premier tour de draft en 1991 qui sera utilisé pour Stacey Augmon et deux choix (deuxième tour) en 1993 et 1994.
Une aventure de courte durée puisque Rivers partira direction New York malgré une saison plutôt satisfaisante à plus de 10 points, également crédité de 3.9 passes par match. Mark Jackson fera le chemin inverse et ira s'installer en Californie.



Mais malgré un passage éclair aux Clippers, ne serait ce pas la plus belle victoire de Glenn Rivers ? Avant de débarquer à New York, Glenn et Kris Campion Rivers mettent au monde le petit Austin à l'hôpital de Santa Monica (Californie).
La carrière de Glenn Rivers marque le pas et il finira sa carrière comme un joueur de banc aux Spurs de San Antonio. Néanmoins il ne sait pas encore qu'il vient de créer avec l'aide inestimable de sa femme un futur champion, du moins c'est ce à quoi on peut s'attendre.

Austin est né dans le monde du basket, il a suivit son père sur la fin de sa carrière et côtoyer de très grands champions. Il explique même que très jeune il arborait déjà le maillot de Paul Pierce tout en shootant dans son jardin, mettait le "sleeve" de Tracy Mcgrady et copiait son jeu pour commencer à rêver, mais n'était ce qu'un rêve ?
Austin est un surdoué balle en main et c'est là son gros problème, il a besoin de la balle pour être à l'aise, un peu à l'instar de Olivier dans Olive et Tom, le ballon est son meilleur ami. Avec Winter Park il effectue des merveilles puisqu'il emmène l'école Californienne vers son premier titre d'état. Un match remporté assez facilement 76 à 57 face à Doctor Phillips.



Le chouchou de Kris et du Doc remporte la médaille d'or lors du championnat du monde des moins de 18 ans avec les USA, impressionnant par la même occasion le gratin mondial et les scouts américains en inscrivant 35 points face au Canada. Ce qui réside être le plus gros match en terme de scoring pour un membre de la Team USA (Moins de 18 ans en 2010). Le 5 Aout, alors qu'il vient à peine d'avoir 18 ans, il est nommé Co MVP lors de l'Elite 24 bots mobile (5ème édition).
Il y inscrit 25 points, distille 4 passes et gobe 4 rebonds. C'est peu de temps après, un peu plus d'un mois pour être exact qu'il signe pour Duke (pas de Kansas Jayhawks et de North Carolina Tar Heels). Encore une fois il emmène Winter Park vers un deuxième succès consécutif, encore face à Doctor Phillips, avec un jolie double double : 25 points 11 rebonds et 4 interceptions.
Après sa carrière très fructueuse en High School il sera classé numéro 1 des prospects par Rivals et numéro 3 par Espn, non loin d'un certain Anthony Davis. A Duke il jouera avec Seth Curry qui n'est autre que le fils de Dell Curry et le frère de Stephen Curry, actuel meneur des Wariors de Golden State. Avant de débuter en NCAA Rivers et Duke partirent direction la Chine et Dubai pour promouvoir leur université. Rivers n'a eu aucun mal à impressionner les locaux. La progéniture du Doc' est décrit comme un excellent manieur de ballon, John Wall en a fait les frais durant les ligues d'été.



A Duke ou il est surnommé Sub Zero, pour sa capacité à glacer ses adversaires, il s'impose rapidement comme le leader de l'équipe avec plus de 15 points en moyenne. Bien que légèrement égoïste Rivers n'en reste pas moins un bon coéquipier. Un potentiel qui mérite d'être approfondi, même si ses défauts sont bien présents : Manque athlétique évident, body langage, manque de calme. Mais à côté de ça c'est un énorme compétiteur, qui croit énormément en son talent, il n'a qu'une hâte, celle de démontrer à tous les haters qu'ils ont tort. La cote de Rivers a grimpé en flèche quand ce dernier à inscrit un buzzer beater face à UNC, qui a mis fin à 31 victoires consécutives de UNC au Dean Smith Center.

Peu avant la draft, Rivers effectue pas mal de Workout dont celui des Hornets. Monty Williams le connait depuis la nuit des temps puisque le coach des Hornets a été coaché pendant 3 ans par Doc Rivers, quand il évoluait au Magic. Une promesse de lottery team pour Rivers ? Toronto ? New Orleans ? Phoenix ? On en sait pas plus à 10 jours de la draft, mais une chose est sur, Monty Williams suit Rivers depuis plus de 10 ans.
Le 28 Juin a lieu la draft NBA au Prudential Center, même si on sait pertinemment que les Hornets vont sélectionner Anthony Davis comme choix numéro 1, on ne peut pas savoir qui prendront les Hornets avec le 10 ème choix … Un pivot avec Zeller ? Un combo guard avec Rivers si ce dernier est encore disponible ? Un meneur distributeur en la personne de Kendall Marshall ? ou encore un ailier shooter comme peut l'être Terrence Ross pour le mettre en concurrence direct avec Al farouq Aminu ? Mystère !



Toronto sélectionne donc Terrence Ross en choix par défaut ? Les rumeurs circulent et vont bon train, les Raptors auraient voulus Dion Waiters qui a été pris par les Cavaliers en 4ème choix. Rivers n'a toujours pas trouvé preneur.
Ce n'est que lors du 10ème choix des Hornets que ce dernier pourra enfin laisser exprimer sa joie. Son père est au ange et pourra le prendre dans ses bras. Doc Rivers refusera gentiment de poser avec la casquette des Hornets en compagnie de son fils, la famille est acquis à la cause du petit Austin et on peut être sur que dans les tribunes du New Orleans Arena se trouvera Kris, la maman de Austin Rivers.
On peut apercevoir lors de l'annonce, le soulagement de l'ancien joueur de Duke qui en dit long. Glenn Rivers le confessera plus tard : "On savait qu'il ne partirait pas après le 10ème choix des Hornets, mais paradoxalement on ne voulait pas qu'il parte avant. C'est l'équipe parfaite pour mon fils, et je suis ce soir très content".
A New Orleans Austin jouera avec Anthony Davis et Darius Miller, deux joueurs qui ont déjà remporté un titre à New Orleans en battant les Jayhawks de Kansas en finale du final four.

Reste à savoir si Rivers à la tête sur les épaules, si il sera cantonné à un rôle de 6ème homme avec une défense plus que moyenne, ou si il apprendra au cours de sa carrière en ayant comme mentor Monty Williams. Son père en tout cas ne doute de rien et espère qu'il deviendra All Star comme lui l'a été il y a près de 25 ans.